Le Pôle art & handicap du Tison est né d’un constat simple et puissant : le désir d’art, d’expression, de création est universel – mais les conditions pour y accéder ne le sont pas. À Poitiers, comme ailleurs, les personnes en situation de handicap, leurs familles et les professionnel·les du médico-social appellent de leurs vœux des espaces où l’on puisse créer, rêver, apprendre, jouer, ensemble, sans barrières ni condescendance.
Ce projet s’enracine dans une expérience de terrain, portée par François-Xavier Caillet, formateur handicap et professeur au Conservatoire de Poitiers, qui a créé une classe pionnière “musique & handicap”. Fort de cette aventure humaine et artistique, il a souhaité élargir la démarche : croiser les mondes, relier les compétences, faire de l’art un levier d’émancipation.
Le Pôle du Tison est plus qu’un lieu d’ateliers : c’est un espace-ressource, un laboratoire d’expérimentations artistiques et sociales, un lieu de rencontre entre les secteurs culturel, médico-social, éducatif et citoyen. On y travaille autant sur la création que sur les conditions pour que chacun·e puisse y prendre part.
Notre gouvernance s’inspire des principes de l’économie sociale et solidaire : transparence, coopération, responsabilité collective et permaculture sociale. Nous croyons au pouvoir d’agir des personnes concernées, à la co-construction avec les publics, partenaires, professionnel·les. Ici, chacun·e peut proposer, faire évoluer, enrichir les projets.
Rendre les arts accessibles, ce n’est pas seulement adapter, c’est aussi renverser les logiques dominantes, valoriser d’autres manières de percevoir, d’apprendre, de ressentir. Nous refusons les cloisonnements : nos intervenant·es sont formé·es à la diversité des handicaps, mais surtout à l’écoute, à l’invention et à l’ajustement des gestes pédagogiques.
Dans la lignée de formats comme Les Rencontres du Papotin ou du film Un p’tit truc en plus, nous revendiquons une approche joyeuse, sensible, ouverte, où le rire, la poésie et l’imprévu ont toute leur place. Pour une fluidité des savoirs, nous avançons avec : – des artistes et pédagogues engagé·es ; – des professionnel·les du soin et du médico-social ; – des associations, familles, établissements spécialisés ; et, surtout, les personnes concernées elles-mêmes.
C’est ensemble que nous construisons un lieu accueillant, exigeant, vivant, où chacun·e peut expérimenter sa liberté de création.